Les ombres du lundi
Où s’en vont ces ombres du lundi soir
Alors qu’il fait presque nuit noire ?
Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente,
Nulle intempérie, nulle tempête
Ne peut arrêter ces téméraires,
Fidèles à ce même itinéraire.
Allez savoir vers quel clandestin
Rendez-vous, quel curieux destin
Ces gens s’acheminent, fort décidés ?
Nulle autre particularité
Que ces étuis, ces sacoches
Auxquels ils s’accrochent.
Où s’en vont ces ombres du lundi soir
Alors qu’il fait presque nuit noire ?
S’agit-il d’agents de commerce égarés
Ramenant leur camelote déglinguée ?
De conspirateurs, de terroristes
Fomentant un complot égoïste ?
Ou bien de fêtards, de candides
Se rendant dans quelque tripot sordide ?
Où s’en vont ces ombres du lundi soir
Alors qu’il fait presque nuit noire ?
Ils parlent un curieux langage codé
Que seuls comprennent les initiés :
Contretemps, syncopes, sextolets...
Que de beaux mots étoilés !
Ils énoncent les précieuses consignes
De leurs Capitaines Guy, Alain, Francis
Pour accomplir leurs feux d’artifice
Où s’en vont ces ombres du lundi soir
Alors qu’il fait presque nuit noire ?
Mais c’est bien sûr au conservatoire,
Partis séduire la plus Surréelle
Qui ne les laissera jamais choir.
Des Muses, de toutes la plus belle,
La Merveilleuse, celle de la Musique.
Voilà leur amante héroïque !
JC Togrege 29/12/2010